après l'

armistice

Les effets à long terme et la lutte des vétérans pour une reconnaissance

Après l’Armistice en 1918, les soldats sont démobilisés et le Corps expéditionnaire canadien dissous, forçant les vétérans à réintégrer la société civile. Ceux qui ont été blessés au combat reçoivent une pension, mais ceux qui souffrent “d’obusite” peinent à recevoir du soutien des autorités militaires.

"La névrose ne justifie ni une formation professionnelle ni une demande de pension."

SOLDAT CLARENCE BOOTH

Booth participe à la bataille de Saint-Éloi en avril 1916 et est plus tard admis à l’hôpital pour “obusite”, d’abord en mai puis en juin 1916. Il note dans son journal le 19 mai: “Suis retourné au Front (me Suis Perdu) près de [cratères] cachés dans trous d’obus…De retour OK Mes Nerfs Foutus”, puis le 14 juin, "(Enseveli sous Tirs d’Obus) Foutu encore envoyé [pass a bord]/Envoyé à [l'hôpital]". Après son deuxième séjour à l’hôpital, Booth est transféré au quartier général de la 2e Division, où il travaillera comme cuisinier.

Clarence Booth
gauche, première rangée
s’enrôle avec le 24e Bataillon (Victoria Rifles) en Novembre 1914
Collection CCGG

Les conséquences de “l’obusite” ne sont pas liées qu’à l’emploi; plusieurs vétérans développent des conditions connexes telles que l’alcoolisme, ou la difficulté à développer ou maintenir des relations interpersonnelles. Des familles entières sont affectées, et la stigmatisation des problèmes de santé mentale demeure longtemps ancrée dans la société canadienne. Les rapports de suicide de plusieurs vétérans dans les journaux canadiens font souvent référence à des symptômes d’obusite.

“L’obusite” et la Commission canadienne des pensions

Plusieurs hommes affectés par des névroses liées à la guerre se retrouvent sans soutien financier de la Commission des pensions et ont de la difficulté à garder un emploi pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

Puisque “l’obusite” est, à l’époque, généralement considérée comme le résultat d’une prédisposition génétique, la Commission ne la croit pas “attribuable au” ou “aggravée par” le service militaire. Un grand nombre de vétérans se voient refuser une pension sur ces bases, surtout ceux dont les symptômes n’apparaissent que plusieurs années après la guerre. Leurs demandes de pension sont presque toujours rejetées, la Commission considérant que le temps écoulé signifie que leur condition n’est pas liée à leur service militaire.

Basket-making at Military Hospital in Cobourg, 1917
Département du rétablissement civil des soldats
Archives de l'université de Toronto
article B1999-0011-003P-11-B